On ne lit pas dans une boule de cristal pour prédire l’avenir de la VR sur le long terme, mais on ne pourra pas dire que Capcom n’a pas joué le jeu. Entre RE7, Resident Evil Village VR, et le Resident Evil 4 original sur Meta Quest, l’éditeur a mis le paquet afin de ne pas proposer uniquement des expériences éphémères. Et préparez-vous, car Resident Evil 4 Remake VR est bien parti pour être un futur incontournable du PSVR 2.

De la 3D à la VR

Avec la vieille démo PSVR « The Kitchen », Capcom a tout de suite su capter l’intérêt de la réalité virtuelle en tant que nouvelle technologie, mais aussi prendre conscience de la plus-value pour un survival-horror. Dès Resident Evil 7, les développeurs ont su montrer leur maîtrise de l’accessoire et il n’est donc pas surprenant de les voir poursuivre dans cette voie avec Resident Evil 4 Remake VR. Un pari beaucoup plus audacieux puisque le jeu est à la base un TPS, et non un titre en vue subjective, ce qui implique de tout repenser à commencer par le point de vue. Un défi de taille, quand bien même Capcom a pu mettre à profit son expérience avec RE4 sur Oculus Quest 2. 

La démo que nous avons pu essayer se déroulait au tout début du jeu pour s’arrêter avant l’entrée sur le parvis du village. Ce fut donc très (très) bref, surtout lorsque l’on sait tout ce qui va se passer. Mais néanmoins, ça n’a pas empêché de bouder notre plaisir dès le lancement de notre partie. Avec la puissance de la PS5 et le bond en avant réalisé par le PSVR 2, les premières secondes sont saisissantes. Évidemment, comme toujours, il y a une perte visuelle obligatoire, mais Resident Evil 4 Remake VR est très beau.

resident evil 4 vr preview

Après avoir admiré de près le cadavre d’animal sur notre route, direction la cabane pour le tête à tête avec un paysan infecté et c’est la déception. La cinématique, déclenchée par notre arrivée dans la pièce, est affichée comme sur un écran plat. L’excellente  immersion du départ est donc gâchée par cette découverte, même si nous nous doutions que ce serait le cas. Pour avoir des séquences en vue subjective de A à Z, il aurait fallu que Capcom casse tout pour tout reconstruire, ce qui demande bien entendu beaucoup de travail. Et en sachant qu’il s’agit d’un mode gratuit, l’éditeur a fait au plus simple. C’est dommage, clairement, mais on ne pourra pas entièrement les blâmer puisque certains jeux payants font de même. Et puis le reste est tout de même bien plus rassurant. 

Resident Evil 4 Remake sur PSVR 2 est ultra immersif

Après cette rencontre avec le villageois, il est temps de s’enfoncer dans le sous-sol de la bicoque avec le pistolet dans une main et notre lampe-torche dans l’autre. Car oui, c’est l’une des grosses nouveautés de Resident Evil 4 Remake VR, on peut désormais se prendre pour un agent du FBI qui balaye une scène de crime. On pouvait déjà le deviner dans le trailer de gameplay, mais il était important de voir la réactivité in-game. Eh bien, RAS, le tracking est excellent, les manettes ne décrochent pas ou ne font pas de choses bizarres. C’est un ajout tout bête, mais sacrément immersif, et c’est ce genre d’interactions que l’on vient chercher. À noter que si vous ne voulez pas vous embêter, ou que vous avez les mains bien assez pleines, la lampe-torche peut rester sur la tête pour éclairer en toutes circonstances. Pour la récupérer, il suffira alors d’amener la manette au niveau du front et d’appuyer sur la touche associée. 

resident evil 4 remake vr preview

Lorsqu’un infecté se pointe dans la cave pour tenter de nous dévorer, il faut faire parler la poudre. Et là encore, ce qu’on a vu est déjà très au point. Aucun problème à bouger la manette à hauteur de nos yeux pour viser avec plus de précision en fermant un œil. C’est fluide et les sensations de tir sont là grâce au retour haptique et aux gâchettes adaptatives des PSVR 2 Sense. On aurait par contre aimé un body awareness afin que notre Leon national ne se transforme pas en Rayman avec deux mains suspendues dans les airs, sans lien avec le reste du corps. Bien que le combat n’ait rien d’impressionnant en soi, en VR, c’est tout de suite plus stressant et on a davantage peur pour notre survie. Après avoir terrassé notre hôte, on a essayé de le finir au sol avec de multiples coups de couteau en mode Chucky ou Ghostface. On n’a pas eu de démembrement, mais rien que de pouvoir faire l’action nous a suffit. 

Dans Resident Evil 4 Remake VR, lorsqu’on vide un chargeur, il faut faire nettement plus attention qu’avec le jeu normal. Ici, il n’y a pas de chargement automatique à la suite d’une pression sur un bouton, mais des étapes à respecter. Il faut éjecter le magasin, en saisir un nouveau sur la taille, l’insérer puis remettre la culasse. On l’avoue, on a été très surpris de devoir faire ça, mais tant mieux. Ça ajoute une petite angoisse, qui force à se mettre plus ou moins à l’abri, en plus de renforcer l’immersion. Malheureusement, compte tenu de la durée de la démo, on n’a pas pu tester l’ensemble des interactions possibles comme par exemple le contre avec une lame. En revanche, on sait qu’il est maintenant possible de lancer un couteau sur un adversaire en mimant le geste, et ça fonctionne très bien. 

On l’attend… énormément

Ce premier contact avec Resident Evil 4 Remake VR fut extrêmement bref, mais pourtant très prometteur. Si l’on regrette l’affichage des cinématiques comme sur un écran plat et l’absence de body awareness, cette nouvelle version s’annonce sous les meilleurs auspices. C’est beau, immersif avec des interactions inédites, et certaines séquences devraient être bien plus stressantes en réalité virtuelle. Bref, comme pour Resident Evil 7 et Village, Capcom semble maîtriser la technologie et on a hâte de redécouvrir le titre sous un nouveau jour.